Page:Derème - La Verdure dorée, nouv. éd.djvu/152

Cette page a été validée par deux contributeurs.
128
la verdure dorée

LXXX

À Francis Carco.


Un visage, une phrase, un merle, ce fruit d’if
Jaune, j’ai tout aimé d’un amour maladif.
Car en tout je trouvais la marque du mystère
Universel ; et sous les branches, solitaire
Dans l’herbe et la chaleur que de fois j’ai compté
Les anneaux éclatants des guêpes de l’été.
L’ombre émouvante est dans les choses minuscules
Et je me tais pour écouter aux crépuscules
Le grillon dont la voix déferle comme un flot
Et renaît et se brise ; et dans l’œil d’un mulot,
Ainsi que dans la mer où se perdent les voiles,
Se reflète l’azur, la lune et les étoiles.