Lève le nez, ferme ton livre et ton pupitre.
La flûte de cristal à la bouche du pâtre
Module sous les fleurs nouvelles et les feuilles
Un air grave qui fait rougir les jeunes filles ;
Et son souffle fervent, magnifique et docile
S’épanouit dans la lumière universelle.
Elle chante la joie et les collines fraîches,
Le cri des paons, le vert des bois, le bruit des ruches,
L’écarlate des liserons sur les écorces,
Le bleu du ciel, le bleu des yeux, le bleu des sources ;
Elle chante, elle vibre, elle crie, ô nature,
Elle te loue et s’abandonne à ton mystère
Et son âme n’est plus qu’une phrase amoureuse.
Elle vibre et soudain trop ivre elle se brise
Et, poussière immortelle, au monde elle se mêle.
Douce flûte et mon cœur qui se donne comme elle.