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guerre vaillant et expérimenté, François Ackerman. Mais en 1384, Louis de Maele mourut, et Philippe le Hardi, son successeur, manifesta le désir de voir la paix rétablie. C’est pourquoi cinquante notables bourgeois de Gand se rendirent à Tournai pour traiter.

Le duc de Bourgogne les reçut au milieu d’une cour brillante. Les Gantois s’y présentèrent avec fierté. Le duc les ayant sommés de se mettre à genoux, ils s’y refusèrent : « Nous avons ordre, dirent-ils de traiter avec Philippe, et non pas de lui demander pardon ! » Le duc, plein de colère, allait rompre les négociations, quand la duchesse de Bourgogne se jeta à ses genoux et demanda grâce pour les Gantois. Le duc apaisé leur accorda une amnistie entière et la confirmation de tous leurs privilèges.

1. Mariage de Philippe le Hardi avec Marguerite de Maele (1369). — Louis de Maele, fils de Louis de Nevers, mérita d’abord l’affection de ses sujets. Il obtint la rétrocession des villes de Lille, Douai et Orchies, en donnant sa fille unique, Marguerite de Maele, en mariage à Philippe le Hardi, due de Bourgogne et frère du roi de France.

2. Révolte à Gand. — Malheureusement, ce prince se livrait aux dépenses les plus extravagantes, qui l’obligeait à solliciter constamment de lourds subsides. La ville de Gand finit par refuser. Ce fut le signal d’une guerre longue et acharnée. Le comte bloqua la ville rebelle et, les vivres n’y pouvant plus pénétrer, la famine s’y fit cruellement sentir.

3. Victoire de Beverhout. — Dans cette triste situation, les Gantois élurent Philippe Van Artevelde capitaine général de la ville. Celui-ci voulut faire la paix avec le comte. Mais les conditions imposées étant inacceptables, il se mit à la tête des cinq mille hommes valides qui restaient et attaqua, dans la bruyère de Beverhout, l’armée du comte, forte de