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a) La libelle personnelle ou la libre disposition de sa personne et de ses biens.

Les bourgeois pouvaient aller et venir, se marier sans autorisation, posséder des biens en toute propriété, en disposer par testament, commercer librement.

b) La franchise judiciaire : le bourgeois ne pouvait être jugé que par ses échevins.

Il était dispensé des épreuves du feu et de l’eau, du duel judiciaire ; la preuve par témoins était seule admise.

c) La franchise administrative : la ville était administrée par des magistrats choisis parmi les bourgeois[1].

Ces magistrats siégeaient à l’hôtel de ville. Leurs actes étaient légalisés par un sceau communal. La ville fixait librement le subside à payer au suzerain. Prélevant elle-même ses impôts, elle avait sa caisse communale.

2. Chaque ville avait un marché hebdomadaire et une foire annuelle.

Les marchandises étaient mises en vente dans les halles, constructions souvent grandioses. — Parmi les foires, celle de Thourout avait une célébrité extraordinaire. Elle durait dix-neuf jours et attirait un concours immense de marchands de tous les pays.

3. Enfin la ville était ceinte de murailles et de fossés. Au centre s’élevait le beffroi.

Celui-ci renfermait la cloche de convocation : « Roland ! Roland ! je me nomme ! lisait-on sur celle de Gand, Tintement, c’est incendie ! Volée, c’est soulèvement ! On gardait précieusement, dans le secret du beffroi, les chartes de la ville enfermées dans des coffres en fer à plusieurs serrures.

  1. C’étaient d’abord les échevins. À part quelques très rares exceptions, les échevins étaient choisis par le souverain parmi les habitants de la ville. Cette charge devint généralement annuelle au XIIIe siècle.

    Mais, en beaucoup d’endroits, on créa un autre corps de magistrats, le commun Conseil, dont les membres étaient généralement élus par les bourgeois. Les attributions de ces deux conseils variaient selon les villes. À Liège, les échevins furent chargés de la justice, et les conseillers ou jurés, de l’administration de la ville.