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IV. — PÉRIODE COMMUNALE




CHAPITRE I

Les communes.


§ 1. — Origine des communes.


1. Naissance des villes. — La période romaine vit naître deux villes en Belgique : Tongres et Tournai, — et des bourgades autour des postes fortifiés qui protégeaient les routes : Menin, Wervicq, Gembloux, Perwez, Maestricht, Arlon, etc.

Plus tard, d’autres agglomérations se formèrent dans le voisinage d’une chapelle : Liège, Malines, Lierre ; d’un monastère : Mons, Saint-Ghislain, Saint-Trond, Nivelles, Stavelot ; au pied d’un château bien situé : Gand, Bruges, Anvers ; — autour de résidences princières : Louvain, Bruxelles, Namur.

Parmi ces villes, quelques-unes prirent de bonne heure une extension remarquable, grâce à une situation privilégiée qui permettait le négoce : Dinant, Huy, Liège, sur la Meuse, — Tournai, Gand, Anvers, sur l’Escaut, — Bruges, Ypres, etc.

2. Autonomie des villes. — Souvenons-nous que la justice, au temps de Charlemagne, était rendue dans les cantons par un centenier et des échevins ; que ceux-ci étaient nommés à vie par le prince. — Au milieu du désordre qui caractérise le IXe siècle, les détenteurs des fiefs en étaient devenus maîtres absolus, y exerçant tous les droits. De même les échevinages, dont l’unique mission était d’abord l’exercice de la juridiction[1], usurpèrent peu à peu le droit d’administrer les villes où ils résidaient, de diriger les travaux publics, de percevoir les impôts, de lever des soldats. Chaque ville fut alors une cité régie au gré de son échevinage sans intervention du souverain. Elle forma un fief, et l’échevinage une

  1. Juridiction : pouvoir du juge.