Page:Deprez - Petit cours d'histoire de Belgique, 1916.djvu/46

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 44 —

d’un fief s’appelait vassal. Il était, sous la dépendance d’un suzerain. À la mort du vassal, son héritier ne devenait légitime possesseur du fief qu’après avoir reçu l’investiture du suzerain. Il se présentait devant celui-ci tête nue, sans épée ni éperons, revêtu d’une cotte de mailles. Mettant un genou en terre et sa main dans celle du suzerain, il lui disait : « De ce moment, je deviens votre homme ». Par là, il proclamait sa dépendance vis-à-vis du suzerain, il lui faisait hommage. — Ensuite, par un serment solennel, il jurait de remplir loyalement tous ses devoirs envers son suzerain : il lui engageait sa foi. — Enfin, le suzerain lui remettait une motte de gazon, une branche d’arbre ou une épée : c’était le symbole de l’autorité qu’il lui conférait sur le fief, c’était le signe de son investiture.

1. Féodalité. — On appelle féodalité un système de gouvernement dans lequel l’autorité était morcelée et exercée par les propriétaires du sol.

2. Alleux. — Après la conquête de la Gaule, les souverains des Francs possédèrent des biens immenses. Les simples guerriers se partagèrent le territoire septentrional de notre pays : chacun d’eux reçut un beau domaine appelé alleu, c’est-à-dire terre possédée en toute propriété.

3. Bénéfices ou fiefs. — Au temps de Charles Martel, une grande partie des domaines royaux et des biens du clergé furent envahis par les principaux seigneurs : ceux-ci n’en devinrent pas réellement propriétaires ; ils en eurent seulement la jouissance pour toute leur vie ; en retour, ils durent remplir certains devoirs envers le souverain. Ces domaines ainsi accordés prirent le nom de bénéfices et plus tard de fiefs.

4. Hérédité des fiefs. — Les faibles successeurs de Charlemagne, incapables de se faire obéir des seigneurs, durent permettre aux détenteurs des fiefs de les léguer à leurs enfants. — Les comtes qui gou-