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avec les insignes royaux et le sceptre à la main. Mais ils leur faisaient réponse suivant les indications du maire. Hors ces jours, ils vivaient assez pauvrement, entourés d’un petit nombre de serviteurs ; ils voyageaient dans un chariot traîné par des bœufs :

Seulement, au printemps, quand Flore dans les plaines,
Faisait taire des vents les bruyantes haleines,
Quatre bœufs attelés, d’un pas tranquille et lent,
Promenaient dans Paris, le monarque indolent (Boileau).

L’histoire a flétri ces rois dégradés du nom de fainéants. Pendant qu’ils s’enfonçaient de plus en plus dans le mépris, trois maires exerçaient le pouvoir avec un génie extraordinaire. Ainsi leur autorité s’affermit si bien que Pepin le Bref put ceindre la couronne royale en 752.

1. Décadence des Mérovingiens. — Les Mérovingiens se rendirent odieux par leurs crimes et se déshonorèrent par leurs vices. Ils voulurent en outre exercer un pouvoir absolu.

Mais l’aristocratie, riche, puissante et insubordonnée, aspirait à une indépendance complète. Elle se souleva donc contre les rois, les vainquit, et leur imposa ses chefs comme ministres sous le nom du maires du palais (614).

2. Puissance des maires. — Le premier de ces maires tout-puissants fut Pepin de Landen. Il remplit ses fonctions avec tant de gloire, que ses descendants occupèrent après lui la même dignité, et la rendirent héréditaire dans leur famille. Ils devinrent ainsi les vrais souverains de la monarchie franque, tandis que les rois Mérovingiens, tenus à l’écart des affaires, tombaient dans le mépris. L’histoire a conservé à ces ombres de rois le nom de rois fainéants.

§ 2. — Charles Martel (714-741).

Charles était fils de Pepin de Herstal, le vainqueur de Testry. Lorsque Pepin fut mort, les Neustriens envahi-