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alentour, des arbres fruitiers, des vignes et des ruches où bourdonnaient les abeilles[1].

c) La règle de saint Benoit prescrivait aussi les nobles travaux de l’intelligence : deux heures par jour étaient consacrées à la lecture des livres saints. Les novices et ceux qu’une complexion débile rendait incapables d’un labeur trop lourd, recopiaient sur parchemin non seulement les livres sacrés, mais encore les beaux ouvrages des grands écrivains de Rome et d’Athènes : une salle spéciale, le scriptorium, leur était réservée, « On perce le diable d’autant de coups qu’on écrit de lettres, » disait un proverbe monastique. Sans les pieux cénobites, nous devrions déplorer aujourd’hui la perte de la plupart des écrits admirables que l’antiquité nous a légués.

d) Enfin, tandis que sévissait partout la barbarie avec ses désordres et ses sanglants excès, le calme et la tranquillité environnaient le monastère. Les hommes libres et les esclaves affranchis venaient lui demander sécurité et protection. On y trouvait d’ailleurs les secours de la médecine pour les malades, une charité inépuisable pour les pauvres, et plus de facilité pour remplir ses devoirs religieux. Aussi nombre de monastères virent se développer autour d’eux des villes prospères : Mons, Saint-Ghislain, Nivelles, Saint-Trond, Andenne, Saint-Hubert, Stavelot, etc.

1. Conversion des Belges. — Les progrès du christianisme dans le sud de la Belgique furent sensibles après le baptême de Clovis. Mais la conversion du nord fut plus tardive, à cause de la barbarie des habitants et de leur langage peu connu des missionnaires. Toutefois, vers 650, les efforts de Saint-Amand et de Saint-Éloi furent couronnés d’un plein succès.

2. Monastères. — Au viie et au viiie siècle, on vit s’élever dans la Belgique wallonne, de nombreux monastères dus à la munificence des grands seigneurs, qui leur concédèrent d’immenses domaines.

Au xe et au xie siècle, il en fut de même dans la région flamande, au nord de la forêt charbonnière.

  1. Kurth.