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Il a rendu néanmoins un brillant hommage à l’héroïsme des Belges, en les déclarant les plus braves des Gaulois.

§ 4. — Influence de la domination romaine.

La pauvreté des Belges les mettait à l’abri de la cupidité des Romains. Il ne pouvait être question de lever chez eux ces mille impôts si ingénieusement imaginés que la rapacité romaine percevait dans toutes les provinces de l’empire. L’obligation principale des Belges était le service militaire. Ils formaient des corps nationaux réputés par leur valeur et souvent appelés à faire partie de la garde impériale.

L’influence romaine, dans la Belgique du sud, fut considérable pour diverses raisons : elle s’exerça pendant cinq siècles ; d’autre part, une civilisation supérieure présente un attrait irrésistible pour un peuple qui sort seulement de la barbarie ; au reste, les gaulois, selon le témoignage de César, étaient d’un caractère mobile, léger, imitateur par excellence.

Chaussées militaires. — Les Romains sillonnèrent les Gaules de magnifiques chaussées pour faciliter la marche des troupes. L’une de ces chaussées traversait la Belgique, de Boulogne, sur la mer, à Cologne, sur le Rhin ; elle passait à Tournai, à Tongres, à Maestricht, où elle franchissait la Meuse sur un pont. Il en reste des parties très bien conservées.

Bourgades. — Le long de ces routes s’élevèrent des villas et des postes fortifiés autour desquels vinrent se grouper peu à peu des habitations. Ainsi se développèrent des agglomérations qui existent encore : Menin, Wervicq, Perwez, Gembloux, Maestricht, Arlon, etc. Deux de ces modestes bourgades ne tardèrent pas à s’élever au rang de villes : Tournai et surtout Tongres. Celle-ci atteignit un développement qu’elle n’a pas recouvré de nos jours. Bavay cependant, capitale des Nerviens, l’éclipsait elle-même comme l’attestent les débris magnifiques de ses antiques monuments.

Langage. — Le langage subit, une métamorphose complète. Le latin populaire s’infiltra peu à peu dans le