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mit en relations suivies nos manufactures et les Indes. Signe caractéristique d’une indiscutable prospérité, le commerce anversois fut doublé en dix ans.

b) Au point de vue industriel, il y a lieu de signaler le développement de l’armurerie liégeoise ; la création, par l’Anglais John Cockerill, du splendide établissement métallurgique de Seraing ; celle des premiers hauts-fourneaux près de Charleroy et à Couvin ; l’état florissant de l’industrie drapière à Verviers, de l’industrie du lin, du coton surtout, dans la ville de Gand surnommée la Manchester belge.

c) Guillaume Ier mérita mieux encore notre reconnaissance, par une sollicitude éclairée pour l’instruction : les moindres villages eurent leur modeste école primaire, et les écoles normales de Lierre et de Luxembourg préparèrent des maîtres capables. Dans les villes s’ouvrirent des collèges nouveaux. Enfin, la création de trois universités, à Gand, à Louvain, à Liège, fut le glorieux couronnement de l’œuvre de rénovation intellectuelle de notre pays.

§ 2. — Causes de la révolution de 1830.


On ne peut assez déplorer, qu’après avoir ainsi travaillé au relèvement de la Belgique, le roi Guillaume ait rendu, par de lourdes fautes, une révolte des Belges nécessaire et légitime.

Voici les causes principales île la révolution belge de 1830 :

1. Constitution de 1815. La constitution de 1815 accordait à la Belgique et à la Hollande un nombre égal de députés aux États généraux, et cependant la population du sud était supérieure à celle du Nord.

La Belgique renfermait 3.500.000 habitants, et la Hollande 2.000.000 ; celle-ci avait un député par 37.000 habitants, et la Belgique, un député par 61.000 habitants.

L’assemblée des notables belges avait d’ailleurs, en 1815, repoussé la constitution par 796 voix contre 527. Mais 280 notables s’étant abstenus au vote, le roi consi-