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faire sortir les Romains. Il les prévient qu’une multitude de Germains a franchi le Rhin, que le camp ne pourra tenir contre eux, et les engage donc à se retirer sur Mons. Les deux lieutenants Sabinus et Cotta hésitaient lorsque les soldats, pris d’une terreur panique, exigèrent le départ. Mais à quelque distance du camp, dans un défilé, ils furent subitement enveloppés par Ambiorix et ses guerriers. Ceux-ci, des hauteurs environnantes, firent d’abord pleuvoir sur eux une grêle de traits. Puis l’épée à la main, ils abordèrent les cohortes romaines qui furent anéanties. Des dix mille légionnaires, quelques-uns à peine purent regagner le camp : ils s’y entretuèrent pour ne pas tomber aux mains de l’ennemi.

Alors Ambiorix soulève les Nerviens et les Aduatiques, et les entraîne au siège du camp de Mons. Le camp ne pouvait être emporté de vive force, mais la famine ne tarda pas à s’y faire sentir. La chute n’en était qu’une question de jours. Malheureusement un Nervien trahit sa patrie. Il alla informer César de la situation de son lieutenant. César accourut avec huit mille hommes et dans une seule bataille dispersa les assiégeants.

b) À leur tour, Indutiomar et les Trévires investirent le camp de Bouillon, où commandait Labiénus, le meilleur lieutenant de César. Les Romains s’enfermèrent dans leur camp, laissant les Belges s’approcher impunément des remparts. Chaque jour les guerriers Trévires venaient y insulter les Romains, puis, avec une insouciance parfaite du péril, ils se retiraient en désordre. Labiénus mit à profit cette imprudente sécurité. Épiant le moment favorable, il fait ouvrir soudain les portes du camp, lance impétueusement ses cavaliers sur les Belges surpris, et les disperse en un clin d’œil. Il avait mis à prix la tête du chef Trévire : celui-ci, activement poursuivi, fut égorgé au moment où il s’élançait avec son cheval dans la Meuse.

c) Cependant César avait enfin appris avec une vive douleur la destruction de ses légions de Tongres. Il jura d’en tirer une éclatante vengeance. Rassemblant toutes ses forces, qui s’élevaient à plus de cent mille hommes, il envahit l’Éburonie par trois côtés à la fois. Il dévasta affreusement le pays et massacra sans pitié toute la population. Mais Ambiorix lui échappa. À la tête de quelques cavaliers, il se tenait dans les bois, à proximité des Romains, les harcelant sans trêve. Quand il vit son peu-