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CHAPITRE IV

Joseph II (1780-1790).


§ 1. — Ses débuts.


Joseph II, fils de Marie-Thérèse, fut inauguré dans nos provinces en 1780. Il prit d’abord d’excellentes mesures :

1° Il fit démolir les forteresses des Pays-Bas, et les garnisons hollandaises durent ainsi évacuer le pays.

2° Il s’éleva vivement contre la fermeture de l’Escaut. Un moment, on put croire qu’il allait déclarer la guerre à la Hollande. Mais celle-ci promit 10.000.000 de florins, et le fleuve resta fermé.

§ 2. — Ses réformes.
Causes de la révolution brabançonne.


Joseph II avait de grandes connaissances, une intelligence vive, des intentions droites et une activité extraordinaire. Il admirait les philosophes français, Voltaire, Jean-Jacques Rousseau, etc., et il applaudissait aux idées de liberté et d’égalité que ces écrivains défendaient avec tant d’éloquence. Il s’inspira de leurs œuvres pour réformer l’organisation vicieuse de ses États. Ses efforts ont été l’objet de critiques passionnées, et pourtant la plupart de ses projets sont aujourd’hui consacrés par nos lois. On ne pourrait d’ailleurs, sans une souveraine injustice, dénier à ce généreux prince l’élévation des sentiments et la noblesse du caractère. Il écrivait à son lit de mort : « Je prie ceux à qui, contre mon intention, je n’aurais pas rendu pleine justice, de me pardonner, soit comme chrétiens, soit par humanité. Je les prie de réfléchir qu’un monarque sur le trône, comme le pauvre dans sa chaumière, est un homme, et que tous deux sont sujets aux mêmes erreurs. » Joseph II, de nos jours, est considéré comme un des bienfaiteurs de l’humanité. Le