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ciale fut établie à Bruxelles, sous le nom de Jointe des administrations et subsides, pour contrôler la comptabilité des communes et réprimer les abus. En moins de vingt ans, ces mesures intelligentes eurent partout rétabli le bon ordre dans les finances.

2° Elle voulut supprimer la torture.

Mais nos magistrats s’y opposèrent presque unanimement : la torture leur paraissait un excellent moyen de preuve ! On y soumettait l’accusé dont la culpabilité restait douteuse, pour lui faire avouer son crime, ou bien pour provoquer la dénonciation des complices. Cette institution barbare fonctionnait encore à Anvers, en 1790.

3° Elle encouragea l’industrie, le commerce et l’agriculture, fit creuser des canaux, ouvrir des routes, etc.

4° Elle créa les collèges thérésiens pour remplacer ceux des jésuites, et elle établit une Académie impériale des sciences et des belles-lettres.

La célèbre Compagnie de Jésus avait eu pour fondateur un Espagnol, Ignace de Loyola, en 1534. Le but de celui-ci était de combattre la Réforme. Une bulle de Clément XIV supprima cette milice puissante en 1773, et Marie-Thérèse fit en conséquence expulser les jésuites des Pays-Bas.

Les membres de l’Académie impériale jouissaient du privilège de la noblesse personnelle, toutefois, peu d’hommes remarquables se produisirent sous le règne de la grande impératrice. On peut citer le célèbre musicien Grétry, les sculpteurs Godecharles et Delvaux, les peintres Geeraerts et Verhaegen, et les architectes bruxellois Montoyer et Guimard. Le prince de Ligne fut un littérateur très distingué.

Marie-Thérèse et Charles de Lorraine moururent tous deux en 1780.

À Charles de Lorraine, les Belges élevèrent de son vivant une statue à Bruxelles. À l’impératrice, ils décernèrent le titre glorieux de Mère de la patrie.