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massacre de la Saint-Barthélemy sauva le duc d’Albe. Les Espagnols reprirent Mons, pillèrent Malines, et s’emparèrent de Zutphen, de Naarden et de Harlem, où leurs excès dépassèrent en horreur tout ce qui peut se concevoir. Mais ils échouèrent devant Alkmaar, et le féroce gouverneur fut enfin rappelé en Espagne, en 1573.

§ 5. Requesens (1573-1576).


Requesens dut continuer la guerre malgré les mesures conciliantes qu’il prit d’abord. Il remporta la victoire de Mook, où péril Louis de Nassau ; mais le prince d’Orange le contraignit fi lever le siège de Leyde en rompant les digues de la Meuse.

Des négociations s’ouvrirent alors à Bréda. Elles ne purent aboutir, car les révoltés exigeaient la liberté de consciente, que Philippe II s’obstinait à leur refuser.

La guerre avait repris, quand Requesens mourut inopinément à Bruxelles, en 1576.

Le Conseil des troubles fonctionna tout le temps de son gouvernement, mais ne prononça plus la peine de mort, ni la confiscation des biens.

§ 6. — Intérim du Conseil d’État (1576)


1. Furie Espagnole. — À la mort de Requesens, le conseil d’État dirigea les affaires, mais sans fermeté. Les soldats espagnols, privés de solde depuis 22 mois, se rendirent maîtres d’Alost et la pillèrent. Puis ils se jetèrent sur Anvers, et la grande métropole commerciale fut effroyablement dévastée du 4 au 7 novembre : 500 maisons furent incendiées et 8000 personnes égorgées. Ces terribles excès portent le nom de Furie espagnole.

2. Pacification de Gand. — Cependant Guillaume