Pour s’assurer les suffrages des électeurs allemands[1]. Irrité de son insuccès, il revendiqua le royaume de Naples, et déclara la guerre à Charles-Quint. Celui-ci trouva un puissant allié dans le roi d’Angleterre, Henri VIII, dont le roi de France avait blessé la vanité, dans la célèbre entrevue du Camp du Drap d’or : une criante injustice de François Ier amena aussi la trahison de son plus illustre capitaine, le connétable de Bourbon, qui passa au service de l’empereur. Bourbon remporta la victoire de Biagrasse, où périt Bayard « le chevalier sans peur et sans reproche », et chassa les Français de l’Italie. François Ier y étant bientôt rentré avec une armée, subit une sanglante défaite à Pavie, en 1525 : il dut remettre son épée au chevalier belge, Charles de Lannoy, après s’être vaillamment défendu. Le soir, il écrivit à sa mère cette phrase célèbre : « Tout est perdu fors l’honneur. »
Le roi de France fut retenu un an captif ; il ne recouvra sa liberté qu’en signant le traité de Madrid, dont les clauses étaient très onéreuses (1526).
2° À peine libre, le roi chevalier refusa d’exécuter des engagements qu’il avait jurés par les serments les plus solennels. Il se vantait pourtant « d’estimer plus sa parole que l’empire de l’univers ». Il s’empressa de conclure une alliance avec l’inconstant et frivole Henri VIII et le pape, et la guerre fut reprise. L’empereur triompha de la ligue. Bourbon pénétra en Italie et fit le siège de Rome. Comme il montait à l’assaut, il tomba frappé d’une balle, mais ses soldats prirent la ville et la pillèrent affreusement. De nouveaux revers contraignirent François Ier à solliciter la paix. Charles-Quint la désirait de son côté, car les Turcs en ce moment même envahissaient l’Autriche. Elle fut conclue à Cambrai par Louise de Savoie, mère du roi de France, et Marguerite d’Autriche, tante de l’empereur. La paix des Dames fixait la rançon de François Ier à 2.000.000 d’écus d’or.
3° En 1536, François Ier étonna l’Europe par une alliance qui, à cette époque, parut criminelle. Fils aîné de l’Église,
- ↑ Le Collège des Electeurs, qui décernait la couronne Impériale, comprenait sept membres : les archevêques de Cologne, de Mayence et de Trêves, le roi de Bohême, le comte palatin du Rhin, le duc de Saxe et le margrave de Brandebourg.