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la Meuse. Philippe le Bon mourut l’année suivante, à Bruges (1467).

§ 4. — Importance du règne de Philippe-le-Bon.


Aucun règne n’exerça sur les destinées de notre pays une influence aussi décisive que celui de Philippe le Bon : « Ce prince fut en réalité le premier roi de Belgique[1] ».

1. Unification des Pays-Bas. — Nos provinces, étrangères jusque là l’une à l’autre, furent réunies pour ne plus être désormais disjointes. Charles-Quint les fit solennellement proclamer une masse indivisible, en 1548. Cette union sauva leur indépendance contre l’ambition menaçante de la France, et prépara l’érection du royaume actuel de Belgique.

Il faut bien remarquer toutefois que chaque province conserva son organisation particulière et ses lois spéciales. Mais Philippe le Bon établit une première institution commune : ce sont les États généraux, qu’il créa en 1465.

2. Indépendance extérieure. — Philippe le Bon rendit les Pays-Bas indépendants en fait de toute suzeraineté étrangère.

Depuis longtemps, les fiefs qui relevaient de l’Allemagne ne connaissaient plus guère que de nom l’autorité des empereurs.

Pour la Flandre, Philippe le Bon se fit dispenser, par la paix d’Arras, de tout hommage, service et redevance envers le roi de France. — Dans la même intention, il supprima, en 1445, la juridiction qu’exerçait le parlement de Paris[2] sur la Flandre. Cette mesure nécessita la création d’une Haute Cour de justice, ayant pouvoir de réviser les sentences de tous les juges du comté. Sous Charles le Téméraire, cette Haute Cour devint le Grand Conseil de Malines, et sa juridiction s’étendit sur tous les Pays-Bas.

Accroissement du pouvoir souverain. — Philippe le Bon renforça notablement le pouvoir du prince. En présence de l’aristocratie puissante et des villes populeuses, les souverains s’étaient trouvés longtemps presque sans autorité.

  1. Hymans.
  2. Cour souveraine de justice.