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1. Bruges (1437). — À la suite du siège infructueux de Calais, les Anglais vinrent dévaster les côtes de Flandre. Ce fut la cause de troubles graves qui éclatèrent à Bruges. Philippe le Bon se rendit dans cette ville avec une escorte ; mais bientôt des querelles entre les archers et les bourgeois dégénérèrent en une mêlée terrible. Les archers furent massacrés, et le duc lui-même eût péri si deux bourgeois ne lui eussent ouvert une issue pour fuir. Peu après cependant, avec l’aide des Gantois, il soumit la ville, et lui infligea une forte amende.

2. Gand (1453). — La bonne harmonie entre les Gantois et le duc fut détruite par la prétention de celui-ci d’établir un impôt sur le sel et la mouture. Devant une violation aussi audacieuse de leurs privilèges, les Gantois prirent les armes. Ils se tinrent d’abord sur la défensive ; mais ensuite, attirés à Gavre par trahison, ils éprouvèrent une sanglante défaite (1452). Le duc les punit d’une amende de 350.000 pièces d’or, et s’attribua la nomination de leurs échevins.

3. Liège (1465). — L’ambitieux duc de Bourgogne fit alors reconnaître son neveu, Louis de Bourbon, comme élu de Liège. Ce prince indigne lut déposé en 1465. Philippe le Bon, prenant aussitôt les armes, battit les Liégeois à Montenaeken, rétablit Louis de Bourbon et se fit conférer l’avouerie de la principauté.

4. Dinant (1466). — Bientôt la révolte se ralluma dans la ville de Dinant, dont les habitants proférèrent de sanglantes injures à l’adresse du comte Charles de Charolais. Celui-ci accourut avec 30.000 hommes, prit la ville, et la détruisit de fond en comble. Huit cents Dinantais, liés deux à deux, furent noyés dans