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DISCOURS

au nom de la Religion et au nom de Dieu ; c’en est assez pour réveiller ce qu’ils croyaient avoir assoupi en eux pour toujours, la conscience et la terreur instinctive de l’avenir. C’est là le secret de leurs répulsions et de leur haine. Quand ils ont prétendu faire taire l’airain de nos temples et condamner leurs flèches à ne plus animer les airs de leur voix, ils ont proclamé par cela même la puissance de la Cloche chrétienne. Ils souffriraient ce bruit de plus dans la cité si ce n’était pour eux le bruit de la justice suprême qui s’avance. Ah ! ils traitent la Cloche comme ils traitent la conscience ; ils ont peur de sa voix et ils lui disent : Taisez-vous. Ils triompheraient de son silence parce qu’ils croiraient avoir endormi avec elle la voix du remords, la voix de Dieu et de l’Éternité.

Oh ! que l’Église catholique a été heureusement inspirée en attachant la Cloche à ses temples et en empruntant sa voix