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DISCOURS

conduire par ce qui est visible à celui qui est invisible et de rendre ainsi le Créateur présent d’une présence sentie de tous. La Cloche achève, complète cette action du temple. Sans le temple et hors du temple, il manque tout à la Cloche ; sa voix n’est qu’un peu de bruit qui s’ajoute aux mille bruits des foules et de la cité. Mais, sans la Cloche, à son tour, il manque quelque chose au temple ; il reste amoindri et comme mutilé. Le temple, alors même, a ses voix du dedans pour remuer les âmes, pour les soulever de terre et les emporter par leurs émotions au ciel. Il a la voix des symboles, des rites et des cérémonies ; il a la voix des hymnes et des saints cantiques ; il a surtout la voix de l’Apostolat et de ses chaires ; c’est beaucoup sans doute et c’est trop peu. Avec les seules voix du dedans, le temple ne remplit qu’à demi la mission et le but d’une Religion divine. Il atteint, il saisit l’homme qui vient à lui ; il ne peut prévenir ni chercher l’homme qui est absent ou qui