Page:Depasse - Ranc, 1883.djvu/35

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la tête et au cœur. M. le général Ladmirault, gouverneur de Paris, adressa à l’Assemblée nationale une demande en autorisation de poursuites contre M. Ranc ; le garde des sceaux, M. Ernoul, un Poitevin, un ami d’enfance de M. Ranc, la présenta ; M. Raoul Duval la soutint, M. Baragnon en fit le rapport. L’Assemblée vota les poursuites le 19 juin 1873 et le troisième conseil de guerre prononça la condamnation à mort le 13 octobre.

M. Ranc s’était retiré en Belgique, d’où il continua à collaborer à la République française. Il soutenait depuis longtemps contre M. de Cassagnac une polémique ardente, qui se termina par un duel à Essanges sur la frontière du Luxembourg (7 juillet), où les adversaires furent blessés tous deux. En 1877, il publia, sous les initiales de son père O. Ranc, un ouvrage intitulé de Bordeaux à Versailles, où se trouve retracée toute l’histoire politique de cette époque. Compris dans l’un des premiers décrets d’amnistie signés par M. Grévy en 1879, il rentra en France et revit ce Paris qu’il adore, ce Paris qu’il a perdu et retrouvé tant de fois dans les tourmentes de sa vie orageuse, ce Paris qu’il invoque en tête de ses livres, auquel il