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bien et dûment numérotés au ministère de la police générale… J’ai été mis en possession de curieux documents par deux des survivants de la société secrète des Frères bleus… » Cette société eut un instant pour chef le général Malet ; elle avait des affiliés dans toutes les classes de la société, elle en avait même parmi les plus hauts personnages de l’empire. C’est du premier empire qu’il s’agit. M. Ranc explique de la manière la plus saisissante quelle était la situation de l’empereur Napoléon Ier vers 1813 ; il n’avait pas seulement poussé à bout le monde entier, mais ses officiers, ses généraux et ses serviteurs les plus proches. C’est alors que le maréchal Ney proposait de l’interdire et disait au duc de Vicence : « Quand je dis interdire, j’entends tout. » Napoléon disait lui-même au duc de Rovigo : « Je suis à la merci du chef de bataillon qui est de garde à ma porte.» Cet état des esprits à ce moment explique la conspiration des Frères bleus racontée par M. Ranc.

Au 4 septembre 1870, M. Ranc était au premier rang des républicains à qui la force impérieuse des choses et le mouvement de l’opinion imposaient la responsabilité de prendre le gou-