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toutes les précédentes évasions s’étaient faites de Lambèse vers Tébessa et Tunis. M. Ranc dit : Ne faisons pas comme les autres. Pendant qu’on nous cherchera dans la direction de Tunis, allons tout simplement nous cacher dans la prison du commissaire de police. C’est Constantine qu’il voulait dire. De Lambèse à Constantine la route est facile ; de Constantine, avec un bon passeport, n’est-il pas possible d’aller s’embarquer comme de bons bourgeois à Bone ou à Alger ? Le plan ne s’exécuta pas absolument comme M. Ranc l’avait conçu, car qui peut se promettre, en de telles affaires, de réussir dans tous les détails, dont chacun est d’un prix infini et contient la destinée de l’entreprise entière ? Cependant les amis arrivèrent à Constantine, de là à Souk-Harras et à Bone, où ils s’embarquèrent pour Tunis. Le récit de cette évasion dans la brochure de M. Ranc est admirable de bonhomie, de simplicité et de douce ironie dans les plus cruelles souffrances. Il y a surtout l’histoire héroïque d’une paire de souliers trop étroits qu’il accepte pour ne pas faire de peine au cordonnier, le vieux républicain Petremann, condamné en 1839 avec Barbès et Blanqui. Ou prendre des