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currence des œuvres de l’esprit. Assimiler un livre à un champ ou à une maison lui semble déshonorant pour le livre. Il est moins orateur qu’écrivain : député et homme politique, il ne recherche pas la tribune ; s’il lui arrive d’être obligé de prendre la parole, il s’en sert alors comme de sa plume, brièvement, simplement, sans phrases. Plus qu’orateur et journaliste, il est encore homme d’action. Conspirer contre le despotisme, abattre un gouvernement tyrannique ou déjouer les conspirations qui se trament bientôt contre la liberté établie sur les ruines de la tyrannie abattue, voilà son fort et surtout voilà sa réputation. Aussi vous voyez les journaux en quête de nouvelles invraisemblables annoncer à intervalles réguliers que M. Ranc est nommé préfet ou ministre de la police. Cet ensemble de qualités et de facultés a fait que M. Ranc a été le journaliste le plus calomnié, le plus atrocement dénoncé et poursuivi par la presse de l’ancien régime. Toujours à l’avant-garde et même hors du rang, marchant de son allure propre, il est exposé à tous les coups. Il occupe dans la politique une situation originale qui est bien à lui, où seul il pouvait réussir sans se compromettre irrémédiablement. Il a