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Il ne peut pas lancer dans la mêlée des partis un article, sans qu’il s’y trouve un de ces traits qui portent au point précis où il faut frapper, un de ces mots justes et forts, qui aussitôt courent la presse et deviennent le point de départ d’une polémique universelle. Quand on parlait de la dictature de Gambetta, c’est lui qui répondit : C’est vrai, c’est la dictature de la persuasion ! Quand une certaine école de politiques qui tiennent la république, la démocratie et la Révolution française pour le moindre de leurs soucis, s’en va de tous côtés réclamant la liberté, la liberté sans définition et sans principes, divisant le monde en deux classes : les libéraux qui sont eux, et les autoritaires qui sont les autres, M. Ranc leur répond : Nous connaissons cette guitare ! La presse hostile à la république a prétendu que M. Ranc avait appelé la liberté une vieille guitare. Rien n’était plus faux et mensonger. Ce n’est pas la liberté, c’est la tactique, c’est la manœuvre de certains libéraux qu’il avait qualifiée de ce nom irrespectueux. La calomnie n’en a pas moins fait son chemin. Chaque fois qu’on parlera de M. Ranc, on dira, pour caractériser son tempérament politique, qu’il a traité la liberté de vieille guitare.