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lui répondrons, la carte de l’Europe et du monde sous les yeux, l’histoire dans la mémoire, à commencer par les débuts de ce sombre, de ce sanglant, de ce fanatique moyen âge, que les sociétés modernes s’acheminent vers la morale au fur et à mesure qu’elles s’éloignent des religions ! »

Le scandale pour les consciences catholiques avait été ainsi porté à son comble ; M. Paul Bert apparaissait comme une sorte d’Antechrist, auprès de qui M. Jules Ferry lui-même, l’auteur de l’article 7, n’était plus qu’une ombre pâle. — Nous sommes encore tout abasourdis des clameurs qui s’élevèrent deux mois et demi après, lorsque M. Gambetta prit M. Paul Bert pour ministre de l’instruction publique et des cultes dans le cabinet du 14 novembre.

M. Paul Bert, dans son ministère de deux mois, fut un ministre infatigable, fécond en idées et en ressources diverses, hardi aux réformes, rude au travail, grand pourchasseur d’abus. Il a voulu remanier de fond en comble l’administration centrale, tâche difficile qui ne se fait pas sans de vives blessures. À l’instruction publique, il jeta les bases