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sa vie fut toute consacrée à l’étude. En 1870, ses amis de l’Yonne lui offrirent une candidature d’opposition au conseil général pour le canton d’Aillant. « Ce que veut la nation, disait-il dans sa circulaire, ce n’est plus seulement Contrôler, c’est gouverner. » Il fut battu par son concurrent bonapartiste. Au 4 septembre, il vint à Paris se mettre aux ordres du gouvernement de la Défense nationale. « Restez en province, lui dit M. Jules Simon, il y a déjà trop d’hommes à Paris ». M. Paul Bert retourna à Auxerre, où il mit tout son dévouement et son activité, sans aucun titre officiel, quoi qu’en dise le Vapereau, au service de son ami M. Ribière, préfet de l’Yonne, aujourd’hui sénateur.

Les deux amis soufflaient partout le feu du patriotisme, s’occupaient jour et nuit de recrutement, d’organisation militaire : les Prussiens vinrent bombarder cette ville ouverte, qui prenait des airs de camp et de citadelle, et deux fois l’occupèrent. M. Paul Bert, pendant la première occupation, y demeura, rêvant quelque coup de désespoir ; mais à la seconde occupation, il partit, se rendit à Bordeaux auprès de M. Gambetta, qui ne crut pouvoir