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Une tête humaine bien faite, dès qu’elle a l’appui d’une première vérité, est capable de reconstruire le plan de l’univers.

Pendant que M. Paul Bert poursuivait ses expériences et ses conquêtes scientifiques, il ne cessait de prendre une part active à la vie politique de son pays. Son père était issu d’une famille de paysans de Bouhy (Nièvre), qui nourrissaient une haine profonde de l’ancien régime, dont ils avaient eu sans doute beaucoup à souffrir. M. Bert, le père, s’était établi avoué à Auxerre. C’est là qu’il éleva son fils dans l’horreur des nobles, des prêtres, des orléanistes bourgeois, et aussi dans l’admiration de l’empereur Napoléon Ier, qui représentait pour lui la Révolution et l’honneur national.

Le 2 décembre devait corriger radicalement dans le cœur du jeune Paul Bert, comme dans la conscience de beaucoup d’autres jeunes Français, cette première éducation. En 1852, il était à Sainte-Barbe, il avait dix-neuf ans ; ses opinions se fixèrent pour toujours. Le second empire, dès son origine, ne lui inspira que du mépris. Cependant jusqu’en 1870 on ne le rencontre pas dans les lieux où se faisait la politique active : cette première partie de