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L’étude de l’air lui a montré que les accidents du mal des montagnes, l’état spécial des habitants des hauts lieux, l’influence de la décompression en un mot, soit qu’elle s’exerce sur l’aéronaute suspendu dans les hautes régions de l’atmosphère, soit qu’elle se fasse sentir au voyageur qui gravit une haute montagne, est tout simplement une asphyxie produite par la diminution de l’oxygène dans le sang. La respiration de l’oxygène était dès lors indiquée comme le remède aux effets de la décompression.

Lorsque Crocé-Spinelli et Sivel ont accompli l’héroïque ascension où ils ont rencontré la mort, ils avaient emporté le sac d’oxygène préparé d’après les principes de M. Paul Bert : ils ont voulu s’en servir trop tard, alors que déjà la décompression avait produit sur eux les premiers de ses terribles effets. Ils ont péri à 8,600 mètres : M. Paul Bert avait déjà pu subir, grâce à la respiration méthodique de l’oxygène pur, une décompression qui équivalait à une hauteur de 9,000 mètres ; il n’en avait éprouvé aucun mal.

M. Paul Bert a découvert aussi que l’oxygène, condensé au delà d’une certaine mesure,