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« Donc, s’il fallait, dit-il, rapporter à un principe, à une essence, l’évolution morphologique d’un être entier, convenons que ce principe n’est pas un, mais multiple, qu’il existe dans chaque élément figuré et que, en ce sens, Kant a eu tort de dire que la raison de l’être vivant réside dans son ensemble : elle réside, comme celle du corps brut, dans chacune de ses parties. »

M. Paul Bert a étudié alors l’influence que les milieux exercent sur l’être tout entier. Les anciens physiologistes avaient aussi étudié l’influence des milieux, mais ils les avaient considérés dans leur action lente, permanente, au sein de la nature, sur la série des générations. M. Paul Bert a voulu précipiter les phénomènes, activer l’action des agents extérieurs dans toute la mesure du possible. Il a remplacé le milieu naturel par un milieu artificiel. Il a étudié les effets de l’électricité, de la chaleur, de la lumière diversement colorée sur les animaux et sur les végétaux. L’oxygène tour à tour raréfié et condensé, l’acide carbonique, l’oxyde de carbone, le protoxyde d’azote, les vapeurs anesthésiques ont successivement attiré ses méditations.