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l’être lui-même considéré dans son originalité et dans son unité.

On se plaisait à voir au sein de l’immense univers, en face de la nature, des êtres vivant grâce à ses bienfaits sans doute, et qui cependant puisaient dans leur propre fonds leur principale raison de vivre. La vie était une chose, l’univers en était une autre ; la vie apparaissait comme une personnification, une figure animée et consciente.

Pour M. Paul Bert, la vie n’est pas tout à fait cela : au lieu d’appartenir en propre à l’être organisé, elle est plutôt une relation, un rapport entre la substance organisée et le monde qui l’environne.

La matière organisée est en lutte perpétuelle avec les milieux ambiants : l’air, l’eau ; avec les forces physiques de ce monde : la lumière, la chaleur. Ces milieux et ces forces tendent à décomposer la matière organisée, à la ramener à l’état de matière minérale ; ces forces assiègent notre organisme, cherchent nuit et jour à le pénétrer, à le dissoudre, à le réduire à leur propre condition, c’est-à-dire à refaire avec les éléments merveilleusement combinés de la vie des gaz, de l’eau, des minéraux.