Page:Depasse - Paul Bert, 1883.djvu/17

Cette page a été validée par deux contributeurs.

valeur de l’homme : il s’était fait par lui-même, il était déjà complet : son véritable prix, inaliénable, était en lui, dans sa conscience et son savoir, à l’abri des vicissitudes de la politique.

La bonne fortune qui l’avait conduit au-devant de Gratiolet l’avait placé, vers 1860, sur le chemin de Claude Bernard. Il fut, pendant cinq ou six ans, son préparateur. Comme il avait résisté à son premier maître sur des points fondamentaux, il conserva aussi toute son originalité devant le second : l’amitié de Claude Bernard pour M. Paul Bert naquit d’une controverse, d’un conflit intellectuel : amitié d’autant plus ferme et vive, qui, semblable à la lumière, avait jailli du choc des idées.

La série des travaux et découvertes de M. Paul Bert, toute son évolution intellectuelle a pour point de départ une conception de la vie qui lui est propre.

Quels que fussent les termes dont on préférât se servir pour définir la vie, qu’on l’appelât la résultante d’un certain arrangement des organes, l’ensemble harmonique des fonctions, l’état d’activité de la matière organisée, on la tenait généralement pour une propriété de