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Il y avait entre Pierre Gratiolet et M. Paul Bert des différences fondamentales : ils ne s’entendaient pas sur ce qu’il y a de plus essentiel dans la constitution de l’univers et de la vie. Pierre Gratiolet, « champion éloquent des doctrines spiritualistes », croyait à l’existence et à l’action d’un principe supérieur, origine de la pensée et source du mouvement. M. Paul Bert ne ressent pas le besoin de cette hypothèse : contraste radical, différence constitutionnelle apparemment entre deux esprits. Et pourtant, à les bien considérer l’un et l’autre, on est tenté de dire que ce n’est là qu’une nuance superficielle et indécise. Ces deux hommes se comprennent si bien, M. Paul Bert parle de son premier maître avec une intelligence si profonde de ce qu’il était et une sympathie si éloquente, qu’on reconnaît là, au-dessous des disputes doctrinales les plus superbes et qui paraissent les plus fondamentales, le seul lien véritablement humain, la communauté intime et permanente, le fond immobile auprès duquel tout le reste n’est que de l’écume qui vole et de la poussière qui passe.

Gratiolet croit démontrer, dans ses Recherches sur les plis cérébraux de l’homme et des