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Il rencontre Gratiolet, chef des travaux anatomiques du Muséum, le grand et bon Gratiolet, qui le mène dans son laboratoire. C’est là une date capitale dans la vie de M. Paul Bert. Cette fois, il est chez lui, sur son terrain et dans son milieu, dans l’atmosphère qui convient à sa constitution intellectuelle : il va grandir à vue d’œil et s’épanouir dans sa fleur.

Plus tard, le 4 mai 1866, devant la Société de secours des amis des sciences, il devait prononcer un éloge de Pierre Gratiolet, où se révèle toute la délicatesse de ses sentiments. On peut retrouver cet éloge en tête du volume intitulé Leçons, discours et conférences[1]. C’est un morceau supérieur, avec des pages exquises. M. Paul Bert, comme écrivain, n’a peut-être jamais rien fait de mieux. C’est son cœur qui parle ici, et l’on ne connaît pas M. Paul Bert si l’on n’a pas lu avec soin ces vingt pages. Ses grands travaux scientifiques nous font connaître le savant ; ses rapports et ses discours à la Chambre nous montrent le député et l’homme politique ; mais c’est ici que nous voyons l’homme même.

  1. Charpentier, 1880.