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de l’Assemblée nationale, contribua le plus efficacement à mater les conspirateurs monarchiques, à maintenir serré et indissoluble le faisceau des républicains ?

N’est-ce pas lui qui a travaillé avec le plus d’art et de prestiges savants et variés à faire prendre la constitution républicaine par ceux qui n’en voulaient pas du tout, qui l’avaient en horreur, à la faire accepter, — second problème plus délicat encore, — de ceux qui en voulaient une construite sur un patron différent ?

Au 24 mai, au 16 mai, s’arrachant aux trames déliées du parlementarisme, il apparaît comme l’image de la Révolution échevelée et triomphante. C’est lui qui, de sa voix enflammée, évoquait les profondes couches sociales, les appelait à l’existence politique et à la souveraineté, en même temps qu’il foudroyait la dictature naissante de son fameux : Se soumettre ou se démettre.

Son tour de France, à travers les périls de tout genre, les menaces d’arrestation, d’assassinat est inoubliable. Malade, traqué, toujours vainqueur et irrésistible, ni Mirabeau, ni personne des antiques ou des modernes, n’a cette