vigoureuse du gouvernement de la France se laissa annihiler dans Paris, mit son honneur à n’en pas sortir : effet déplorable d’une sorte de superstition nationale. M. Gambetta lui-même ne parvint à surmonter le préjugé ambiant qu’après un mois perdu dans des combinaisons contraires.
À Tours, il se voit arrêté à chaque moment par les hésitations des généraux d’empire, qui n’avaient pas foi dans les jeunes recrues de la France et dans les plans militaires du tribun patriote. Ce n’eût été qu’un faible obstacle encore si les diverses fractions du Gouvernement n’avaient suivi des voies opposées.
Pendant que M. Gambetta prépare la guerre à outrance, M. Thiers continue ses négociations pour la paix ; pendant que M. Gambetta ajourne les élections, M. Jules Favre songe à consulter le suffrage universel sur la question de savoir s’il faut faire la paix ou continuer la guerre, comme si cette question pouvait souffrir l’épreuve du suffrage d’un grand pays !
Mais, comme nous n’avons pas à discuter ici les problèmes politiques de ce temps, nous ne pouvons non plus suivre jour par jour la con-