Page:Depasse - Léon Gambetta, 1883.djvu/24

Cette page a été validée par deux contributeurs.

froid, à la sûreté de coup d’œil comme à l’esprit de prompte décision de M. Gambetta. Pendant que la Commission de déchéance siégeait dans un des bureaux du Palais-Bourbon, M. Gambetta à la tribune, dans la salle envahie, portait presque seul tout le poids d’une situation écrasante pour un autre que lui.

Les tribunes de la salle étaient remplies d’hommes qui criaient : « La déchéance ! la déchéance ! vive la République ! »

Dans cette mer houleuse, calme et maître de ses mouvements, Gambetta répondait : Écoutez, messieurs, je ne puis entrer en dialogue avec chacun de vous. Laissez-moi expliquer librement ma pensée. (Parlez, parlez !) Eh bien, ma pensée, la voici : c’est qu’il incombe aux hommes qui siègent sur ces bancs de reconnaître que le pouvoir qui a attiré tant de maux sur le pays est déchu (Oui ! oui ! Applaudissements prolongés), et à vous, messieurs, de faire que cette déclaration qui va être rendue n’ait pas l’apparence d’une déclaration dont la violence aurait altéré le caractère. Par conséquent, il y a deux choses à faire : la première, c’est que les représentants reviennent prendre leur place ; la seconde, c’est que