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donner la liberté, mais avant tout et surtout parce que l’empire ne remplit pas les conditions d’un véritable gouvernement de la démocratie moderne.

Dans le crépuscule encore incertain de sa vie publique, quand M. Gambetta avait le plus besoin de popularité, je ne découvre nulle trace de promesse d’une liberté sans bornes et d’une autonomie universelle. Ces rêveries, plus mystiques que politiques, ne sont nullement son fait. M. Gambetta promet à la démocratie la réalité du pouvoir et la possession substantielle du gouvernement, si elle sait s’organiser dans la liberté et dans l’ordre suivant les règles d’une discipline volontairement acceptée. C’est la promesse de la raison, la promesse de la sagesse : cette promesse d’un prix infini, qui n’est rien moins que l’empire de la terre, l’histoire la tiendra, la remplira ponctuellement si la démocratie remplit elle-même les conditions posées.

Pendant la première année de son mandat, M. Gambetta avait, à la tribune du Corps législatif, vengé superbement les militaires frappés de mesures de rigueur, soit pour avoir assisté à des réunions publiques, soit pour avoir fait