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philippique du 14 novembre. Paris et Marseille nommaient M. Gambetta député, Marseille en remplacement de Berryer, qui, tout près du tombeau, n’avait pas voulu laisser aux républicains seuls l’honneur de protester contre l’acte du 2 décembre.

Dès lors la démocratie tenait Les yeux fixés sur M. Gambetta. Il y avait d’autres républicains, illustres par de longs services, qui occupaient encore la première place : Jules Favre, Picard, Bancel, M. Jules Simon. Mais l’espoir de la revanche était Gambetta. On le couvait, on l’enveloppait avec jalousie. Celui-là, disait-on, ne bronchera pas. Le sommeil et la rêverie lui sont étrangers, il est tout action. Il ne se perd pas dans le bleu, mais il embrasse la terre. Les connaisseurs d’hommes voyaient en lui un grand sens politique et un esprit pratique déjà mûr, joints à tous les dons de l’éloquence les plus propres à enflammer les assemblées populaires. Il apparaissait comme la promesse de la République imminente.

Aux Marseillais il disait : « Je tiens à prouver l’alliance intime de la politique radicale et des affaires, et certes nulle ville en France ne m’offrira de plus fréquents et de plus utiles sujets