Page:Depasse - Léon Gambetta, 1883.djvu/15

Cette page a été validée par deux contributeurs.

aussi dans celui-là que je distingue les traits les plus certains de la légitimité.

Vous saisissez l’origine de l’influence extraordinaire de M. Gambetta, lorsque, le 14 novembre 1868, plaidant pour Delescluze, il jugeait l’acte du 2 décembre et disait : « Où étaient Cavaignac, Lamoricière, Changarnier, Le Flô, Bedeau, et tous les capitaines, l’orgueil et l’honneur de notre armée ? Où étaient M. Thiers, M. de Rémusat, les représentants autorisés des partis orléaniste, légitimiste, républicain, où étaient-ils ? À Mazas, à Vincennes, tous les hommes qui défendaient la loi ! En route pour Cayenne, en partance pour Lambessa, ces victimes spoliées d’une frénésie ambitieuse ! »

Le président de la sixième chambre, M. Vivien, avait essayé d’interrompre de quelques paroles polies le cours emporté de cette plaidoirie foudroyante. Mais l’orateur, arrêté un moment par ce frêle obstacle, reprenait d’une voix plus forte, avec une indignation accrue : « Cet anniversaire (celui du 2 décembre) dont vous n’avez pas voulu, nous le revendiquons, nous le prenons pour nous, nous le fêterons toujours, incessamment ; chaque année, ce sera