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betta, comment pourrait-il se faire que lui-même ne fût plus rien, et que nous l’eussions perdu tout entier ?

Son esprit vivra longtemps parmi nous. Sa politique, la plus souple, la plus puissante et la plus effective qui ait jusqu’à nos jours germé au sein de la démocratie française, produira des fruits longtemps après sa mort et abritera nos neveux sous ses ombrages. On n’y échappera plus. Même ceux qui s’en défendent le plus âprement et qui se vantent d’y être demeurés fermés et réfractaires, sont en proie à sa pénétrante influence.

Belleville, qui l’adorait, aurait voulu le posséder exclusivement ; Belleville le disputa à la France avec une jalousie tragique ; mais il appartenait à la France, il devait être tout à tous, à la patrie, à la démocratie.

La vie de Gambetta désormais se confond avec l’histoire des progrès de la République en France, dans l’intellect, dans le sentiment, dans la manière d’être du pays encore plus que dans ses lois positives ; elle se confond avec l’évolution très curieuse et très caractéristiques de l’idée républicaine chez les Français.

N’importe l’issue où aboutira cette évolution