tiques, a toujours cherché le terrain des idées moyennes ; il est là sur son terrain à lui et il s’y tient avec une tranquillité qui ne se dément pas et avec une entière et perpétuelle possession de soi-même. On ne l’a pas vu comme plusieurs autres, à côté desquels il se trouvait d’abord placé par son caractère et ses traditions intellectuelles, glisser de la gauche républicaine au centre gauche, du centre gauche au centre droit, du centre droit on ne sait où… ! Si quelque modification s’est faite dans son attitude, si quelque mouvement s’est opéré dans sa manière de considérer les choses de la politique contemporaine, M. Henri Martin s’est plutôt approché des idées qui sont comme le noyau plus concret et plus substantiel de la République. Le Celte en avançant en âge, au lieu de s’amollir comme plusieurs de ses contemporains, n’a fait que gagner en solidité et en énergie morale. Le temps, au lieu de l’entamer et de le dissoudre, le solidifie et le sculpte pour l’histoire. Il n’est pas de ces limons qui s’effritent et s’en vont en eau, au cours de la vie politique. C’est un roc, mais un roc animé, avec du feu dedans.
Élu sénateur dans l’Aisne le 30 janvier 1876,