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porté à corps perdu sur la pente des aventures, parmi les impossibilités.

La froideur, le calme, la science profonde, l’habitude des grandes affaires, l’art de manier les hommes recouvrent ici un certain coin de chimères qui est plein de dangers. L’ingénieur moderne, le constructeur de chemins de fer et de canaux, le financier, le mathématicien est tout occupé de l’étude d’un problème ; quel problème ? Vous approchez, vous regardez, vous découvrez avec stupéfaction qu’il s’agit de la quadrature du cercle. Le problème où convergent toutes les facultés de cet homme habile et pratique est un pur casse-tête chinois. Est-ce sa faute ? Est-ce celle de son temps ? Y aurait-il par hasard dans notre société si ancienne et si nouvelle, si conservatrice et si révolutionnaire, si catholique et si libre penseuse, un certain indéchiffrable rébus ?

Quand M. de Freycinet est à la tribune, devant une assemblée politique, expliquant un budget ou un plan général de travaux, il montre plusieurs des qualités de M. Thiers, sa lucidité d’esprit, sa limpidité d’expression, le bel ordre des preuves, la persuasion naturelle et sans effort. Il coule de source, il a le