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rent comme une trombe du bout de l’horizon. En un clin d’œil, voilà tout ton tableau brouillé et saccagé !

Entre les figures ondoyantes et diverses de ce temps, celle que nous devons essayer d’esquisser aujourd’hui a sa mobilité propre. M. de Freycinet réunit les contrastes, associe les extrêmes avec une facilité surprenante. Il est fait pour être berger d’un troupeau où les loups et les moutons sautent pêle-mêle sous la même houlette. Il compose une politique et un gouvernement avec des éléments d’extrême droite et d’extrême gauche : chimie transcendante et miraculeuse. Où le prendre ? Par quel côté le saisir sans lui faire tort et sans méconnaître au moins la moitié de lui-même ? C’est un politique conservateur et modéré : élevé dans les principes et dans les habitudes de la science expérimentale, il ne met un pied devant l’autre qu’avec des précautions infinies, il s’avance avec des calculs savants, l’œil sur la boussole, sa montre à la main : tous les instruments de mathématique et de précision dont il connaît à fond les lois sont disposés autour de lui pour régler ses mouvements et ses pensées. Attendez un moment : le voilà em-