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dique que M. de Freycinet a suivie pour se porter de degré en degré au premier rang dans le gouvernement de son pays. Pendant dix années, de 1870 à 1880, il ne paraît pas avoir commis une seule de ces fautes qui comptent et que l’on remarque. Il a su pratiquer deux vertus essentielles, sans lesquelles il n’y a pas de politique : la longue patience, la réserve attentive imperturbablement gardée, et soudain l’action décisive au moment favorable. M. Waddington, obligé par les progrès incessants de l’opinion républicaine à suivre M. Dufaure dans la retraite, M. de Freycinet fut chargé de composer un cabinet. Président du conseil et ministre des affaires étrangères, il dirigeait cette fois effectivement la marche politique de son pays. Sa première pensée fut de composer un ministère qui embrasserait les éléments de la majorité républicaine les plus éloignés les uns des autres. Il semble que ce soit la conception politique qui caractérise le mieux M. de Freycinet : il a voulu l’appliquer une seconde fois plus tard, et il n’y a pas davantage réussi. C’est là que nous retrouvons la part de chimère de cet esprit scientifique. Il sacrifie volontiers la solidité à l’étendue. Il se développe sans