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de service qui parlent d’eux-mêmes et constituent un gage suffisant auprès de la démocratie. Je n’ai pas surtout, comme le glorieux délégué que Paris s’est donné et dont vous avez acclamé tout à l’heure la candidature, un passé éclatant et cette immortelle protestation de vingt ans qui a porté au monde le spectacle d’une foi et d’une persévérance que rien n’a pu ébranler. (Applaudissements.) Non, mon passé est plus modeste. Je date politiquement de 1870. »

Cependant il avouait, — et dans quels termes fins et mesurés ! — une certaine tendance secrète de sa conscience qui l’avait porté depuis longtemps vers la République. « Non que je ne puisse retrouver dans un temps déjà lointain les premières traces de la disposition qui explique mon adhésion subite, mais sincère et totale à la République. En 1848, j’ai été aide de camp du gouvernement provisoire. J’étais alors à l’École polytechnique, et je figurais à la tête des vingt élèves que le gouvernement avait choisis pour établir la communication entre ses divers membres et porter d’un ministère à l’autre les missions confidentielles qu’on n’osait confier au papier. Mais je n’insiste pas sur cet épisode de ma jeunesse. Depuis lors,