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M. de Freycinet était alors dans toute la vigueur de l’âge : il avait quarante-deux ans, l’expérience de l’administration, de vastes connaissances techniques. Il savait organiser, classer les affaires et les hommes. M. Gambetta vit qu’il y avait là une force et précisément de l’espèce dont on avait le plus pressant besoin dans l’état de désorganisation de la patrie. Lequel des deux fut le plus séduit et conquis par l’autre à ce moment serait sans doute difficile à dire. Le feu sacré, l’impulsion maîtresse, le mouvement irrésistible, l’action dominatrice étaient d’un côté, de l’autre l’arrangement savant et cette coordination puissante des détails qui, elle aussi, a son inspiration et son génie. La sympathie fut vive et immédiate. Le contraste de ces deux intelligences ne servit qu’à les unir plus étroitement. M. de Freycinet dut y mettre plus du sien. C’est lui qui avait à se faire accepter. M. Gambetta y alla d’un grand élan de cœur, le prit tout entier sans marchander, le nomma préfet de Tarn-et-Garonne. M. de Freycinet partit pour son poste le 6 septembre.

Mais il ne pouvait pas demeurer longtemps dans les bureaux d’une préfecture, quelque