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malgré les progrès de la science, des conseils et des règles.

M. de Freycinet en était là quand éclata la guerre si fortement préparée par la Prusse, si follement déclarée par Napoléon III. Le même jour vit la défaite de la France, l’écroulement du second Empire et la proclamation de la troisième République. M. de Freycinet n’attendait pas la République. Ni son éducation, ni son tour d’esprit, ni ses études personnelles ne l’y portaient. Il était né pour être un intelligent administrateur, un serviteur éclairé d’une monarchie parlementaire ou d’un empire constitutionnel. Néanmoins, il alla droit au gouvernement de la Défense nationale, s’offrit sans réserve pour la patrie. M. de Freycinet eut un long entretien avec M. Gambetta. Il expliqua au jeune ministre de la Défense l’idée générale qu’il se faisait de la situation du pays, de ses ressources et des moyens de salut qui restaient. Nul doute que M. Gambetta ne fût charmé de cette parole si différente de la sienne, de cette nature insinuante et affilée, de cette modestie où se sentait la force, de cette intelligence lumineuse et bien ordonnée, appuyée d’une volonté énergique et précise.