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les plus difficiles, alors que les hommes accablés par le malheur semblent perdre la raison, au milieu de la panique et du délire d’une grande ville, M. Challemel-Lacour a gardé la fermeté de ses desseins et toute la clarté tranquille de son âme. Pour demeurer en rapport quotidien avec l’opinion, pour l’éclairer chaque jour sur la conduite du gouvernement et des affaires, il fonda un journal. Dans le trouble qui suivit la bataille de Nuits, le commandant Arnaud fut assassiné à Lyon. M. Gambetta accourut ; il marcha avec M. Challemel-Lacour en tête du convoi du commandant, prêta à son ami le grand appui de son autorité, l’aida à rétablir l’ordre. Les réunions publiques furent interdites. Le proconsulat de M. Challemel-Lacour ne fut plus dès lors troublé par aucun événement grave, mais il ne cessa d’être en état de lutte sourde et difficile avec des ardeurs et des passions dangereuses.

Quand M. Gambetta quitta le gouvernement, M. Challemel-Lacour quitta sa préfecture. Quelques mois après, il devenait rédacteur en chef de la République française, et l’année suivante, aux élections complémentaires de janvier 1872, il était élu représentant de Mar-