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langue diserte et habile qui est la clef d’or de tous les problèmes.

Alors se produisit cet effet admirable qui s’était vu pendant la révolution, qui ne manquera jamais de répondre à ceux qui le solliciteront avec confiance ; le délégué du gouvernement, n’ayant que ces deux ressources morales : ses talents, son courage et le nom de la France, fut plus fort que la force. Il amena d’abord le comité central à remettre en liberté les prisonniers politiques incarcérés le 4 septembre, puis il l’amena à accepter les élections municipales pour le 15. On rentrait ainsi dans la légalité, la loi reprenait son empire, et dès lors M. Challemel-Lacour devait avoir ville gagnée. Le respect de la loi rétabli, le représentant de la loi redevenait tout naturellement le maître de la situation. Il s’en fallut bien cependant que toutes les difficultés fussent dès lors aplanies. Le conseil élu ne différait guère du comité central pour l’ardeur des passions politiques, la profondeur de l’inexpérience et l’instinct irrésistible de la domination et de l’empiétement sur toute autre autorité. Un jour Cluseret envahit la préfecture à la tête de ses hommes et la captivité morale de M. Challe-