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en confondant tous les délices qui la précedent : on arrache un nœud, on déchire une gaze : par-tout la volupté marque sa trace, et bientôt l’idole ressemble à la victime.

Plus calmes, nous trouvâmes l’air plus pur, plus frais. Nous n’avions pas entendu que la rivière, dont les flots baignent les murs du pavillon, rompait le silence de la nuit par un murmure doux qui semblait d’accord avec la palpitation de nos cœurs. L’obscurité était trop grande pour laisser distinguer aucun objet ; mais à travers le crêpe transparent d’une belle nuit d’été, notre imagination faisait d’une île qui était devant notre pavillon un lieu enchanté. La rivière nous paraissait couverte d’amours qui se jouaient dans les flots. Jamais les forêts de Guide n’ont été si